Nadine BILLERE fait partie des personnes que j’ai rencontrées via une formation en ligne sur l’entrepreneuriat début 2017.

Nous ne sommes pas restées en lien depuis tout ce temps, mais me questionnant sur mon rapport au vêtement depuis longtemps, son approche m’avait intéressée et intriguée.

Aujourd’hui, je comprends mieux pourquoi, quand j’ai décidé de créer mon activité, tout ce que je portais ne me convenait plus !! Je trouvais tout lourd, tout triste (alors que je porte souvent des couleurs!)
Nos vêtements sont bien plus qu’une apparence, qu’un bout de tissu. Ils sont là pour nous porter, nous donner une énergie. Et quand on est à son compte, l’énergie ça compte ! (jeu de mot involontaire!)

J’aimerais vous partager son parcours, son cheminement depuis son poste en entreprise dans l’informatique, à son job de coach en image et par les vêtements, qu’elle a créé et continue de faire grandir.

 

 

Avant d’évoquer ton activité Habille ta personnalité, j’aimerais remonter le fil du temps…
Est-ce que tu peux te présenter à nos lecteurs et nous parler de ton parcours professionnel ?

Je suis Nadine Billère, j’ai 40 ans, je vis dans la région lyonnaise.

Avant de développer mon activité actuelle, j’ai travaillé dans le monde de l’informatique et plus particulièrement de la maîtrise d’ouvrage, qui consiste globalement à accompagner les entreprises et leurs équipes dans la définition de leurs besoins, et dans l’appropriation des nouveaux enjeux et outils informatiques.

Tu as travaillé dans la même entreprise, ou tu as eu l’occasion de changer ?

J’ai d’abord travaillé en tant que salariée d’une banque puis j’ai évolué dans une société de service informatique, au sein de laquelle j’effectuais des missions pour différentes entreprises clientes.
Bien que j’aimais tenir le rôle de facilitatrice dans l’expression des besoins et l’accompagnement au changement, pour tout un éventail de raisons, je m’épanouissais de moins en moins au fil des missions qui m’étaient confiées.

J’ai commencé à envisager un changement, en douceur d’abord, puis radical.

 

Super intéressant ! Tu peux m’en dire plus sur le passage du « doux » au « radical » ?

Lors de mon bilan de compétence, j’ai envisagé un changement doux, c’est à dire une évolution de fonction dans la continuité de ce que je faisais, pour ne prendre aucun risque.
J’étais maman de 2 jeunes enfants à l’époque (ils le sont encore aujourd’hui:)), à temps partiel, et je ne voulais pas changer d’entreprise, devoir refaire mes preuves, je n’étais pas dans cette énergie là.
Alors j’essayais de trouver une façon d’intégrer ce qui me plaisait tant (l’accompagnement de l’humain, de la personne en tant que telle) dans mon métier.

Mais rapidement, une évidence : ce n’était pas compatible.
Plus ma réflexion avançait, plus je détestais mon job, aller tous les matins dans cette entreprise me pesait, je remettais tout en cause, plus rien n’avait de goût ni de sens, c’était très désagréable, très inconfortable. Je me sentais très seule.

Je n’ai pas eu le choix que de regarder davantage les choses en face : en réalité, je n’avais aucune envie de changer de métier et de faire mes preuves dans une nouvelle entreprise. La seule chose qui m’intéressait était de pouvoir mettre mes talents au service de l’évolution des personnes, à ma façon. Mais j’avais tellement peur de ce virage que je ne l’avais jamais envisagé.

Une seule solution finalement: tourner la page à 360°C et créer mon activité à mon image.
Je savais que je devais me mettre à mon compte pour exercer un métier qui me correspond totalement, et je devais envisager l’entrepreneuriat dans un domaine très différent que celui dans lequel j’exerçais.

 

Qu’est-ce que ça signifiait pour toi à ce moment-là « se mettre à son compte » ?

Créer mon entreprise… Et devenir responsable à 100% de moi même, de mon activité, faire des choix.

 

Et à quelles activités tu pensais ?

Naturopathie, Thérapeute, Conseillère en image, Photographe. Un mélange de tout ça:)
Après plusieurs années de réflexions, de recherches, de doutes, de peurs, de déclics, et de formations, j’ai crée mon activité de coaching de connaissance de soi et d’expression de soi par le vêtement.

Aujourd’hui, j’accompagne les personnes à se connecter à leur personnalité et à la révéler par le choix de leurs vêtements.

 

Quelles ont tes premières étapes, tes premières recherches, tes premiers déclics ? Et qu’est-ce qui a été important pour toi à ce moment là, au tout début de ton aventure ?

D’abord une réflexion dans le cadre du bilan de compétence : ce qui me plaisait (la psychologie) impliquait minimum 4 ans d’étude et ne pouvait être envisagé. Le compromis que j’avais exprimé était donc une évolution très douce, mais qui ne me convenait pas en réalité.

Pour nourrir ma réflexion, j’ai fait beaucoup de recherches sur internet, et je me suis inspirée de quelques coachs qui œuvrent dans la reconversion professionnelle. Je me suis posée plusieurs fois les mêmes questions : qu’est ce que j’aime ? Quels sont mes talents ? Qu’est ce qui est important pour moi ? Qu’est qui me nourrit ? Etc… les questions classiques.
J’avais du mal à trouver des réponses.
Il n’y avait pas de solution facile : reprendre des études plein temps ou longues n’était pas possible. J’ai donc écarté les pistes de naturopathie et psychologue.
J’ai choisi des formations dans ce que j’aimais et que je pouvais faire en parallèle de mon job. C’était important pour moi de ne perturber le moins possible ma vie de famille.

 

Comment en es-tu venue à ce choix d’environnement (le vêtement), et de métier (le coaching) ?

J’ai choisi le conseil en image parce que je trouvais que cela pouvait être une médecine douce pour les personnes.

Je n’avais aucune affinité pour la mode, mais j’étais passionnée par le rapport que nous avons avec nos vêtements et ce que cela dit de nous.

Le conseil en image m’avait moi même aidé à retrouver confiance. Cependant, je n’étais pas assez nourrie par cette forme d’accompagnement à la personne. Un jour, j’ai découvert la méthode La Métamorphose® et sa créatrice Flora Douville, qui ont tout changé. J’ai su que cet outil de connaissance de soi était fait pour moi et que je voulais en faire mon métier.

 

A priori, on se dit qu’il n’y a pas de parallèle avec ce que tu faisais avant ? Est-ce vraiment le cas ?

Je n’essaie pas de faire de lien avec ce que je faisais. Je n’en ai pas besoin.
Même si j’ai toujours été naturellement dans un rôle d’écoute, de facilitatrice, de soutien, je ne crois pas que j’étais reconnue pour ça, malheureusement.

Le lien que je fais, c’est l’adéquation entre ce métier que j’ai choisi avec le cœur et moi, ma personnalité, mes talents. J’ai l’impression de faire cela depuis longtemps. C’est probablement parce que je suis réellement faite pour ça 🙂

 

Est-ce que ça a été compliqué pour toi de passer d’un univers à un autre ? Ou bien au contraire ?

Je n’avais aucune affinité avec le monde de l’informatique ni avec le monde de l’entreprise. Même si j’avais tout à construire, notamment un réseau, passer à un autre univers m’a fait du bien.

Par contre, passer du salariat à entrepreneuriat, là était le challenge.

 

Peux-tu nous raconter comment tu en es venue à ta décision de te lancer dans le bain de l’entrepreneuriat ?

Dès le début de ma réflexion, je savais au fond de moi que j’avais besoin de construire mon activité à ma façon, à mon rythme, et que je ne pourrais pas m’épanouir en travaillant pour quelqu’un d’autre.
C’était évident.

Un besoin de liberté plus fort que tout. Même si je n’avais aucune clé pour être entrepreneur et j’étais remplie de peurs et d’incertitudes.

 

D’où venait ce besoin de liberté si intense ?

C’est une bonne question, parce que quand j’y réfléchis, ça me paraît dingue.

Avant d’envisager ma reconversion, je n’avais aucune idée de combien la liberté était un besoin viscéral pour moi. J’étouffais cet appel, parce que c’était plus confortable de me laisser diriger par le vent, l’entreprise, les autres.
En réalité, j’ai une sainte horreur des règles qui n’ont pas de sens, de la hiérarchie et de toutes les contraintes de lieu et de planning qui m’étaient imposées. Demander l’autorisation à 2 personnes de quitter 1 jour mon job 1h plus tôt parce que j’avais une contrainte personnelle m’horripilait, mais je ne voulais pas le voir.

En faisant ce travail d’introspection, j’ai réalisé combien la liberté était pour moi la seule solution de pouvoir exister, de me réaliser.

Parce que je sentais que je ne rentrais dans aucun moule, et qu’aucune entreprise ne serait jamais assez intéressée par mes vrais talents.
C’est dingue, non ? De réaliser cela après plus de 10 ans de travail ?
Je ne voulais pas avoir besoin de faire mes preuves à d’autres personnes que mes futures clients.
Etre reconnue pour ce que je fais, vraiment, passait par la liberté de construire une activité à ma mesure.

 

Combien de temps as-tu pris entre ton envie de changer et le fait de créer ton activité ?

3 ans.

 

Comment décrirais-tu ton métier aujourd’hui ?

Aujourd’hui, je suis une coach un peu spéciale.

Je travaille avec une méthode géniale, La Métamorphose®, créée par Flora Douville, à laquelle je me suis formée. Il s’agit d’un travail de connaissance de soi et d’expression de soi, qui permet aux personnes de comprendre finement leur personnalité, d’identifier leurs potentiels, et leurs talents, grâce à ce que leur indique leur corps, et grâce au lien entre les personnes et l’énergie des couleurs, des matières et des formes de vêtements.
Ce travail permet également de savoir précisément quels sont les vêtements qui correspondent à leur nature, à leur énergie, et qui vont les aider à exprimer qui elles sont vraiment.

Je m’étais d’abord formée au conseil en image, mais ce n’était pas assez aligné avec mes aspirations, mon besoin de profondeur. Quand j’ai découvert la Métamorphose®, ça a été un coup de cœur, une évidence.

 

Qui s’adresse à toi ? Quelles sont les problématiques des personnes qui travaillent avec toi ?

Je m’adresse à toute personne qui souhaite se connaître avec précision et finesse, et qui ressent le besoin d’exprimer au monde sa personnalité, d’être vraiment elle-même.
Mes clients éprouvent tous de la difficulté à incarner qui ils sont vraiment et à l’exprimer.
Ils sont plutôt conscients de leur rapport à leurs vêtements, ils ressentent une grande frustration à ne pas savoir ce qui leur correspond.
Ils ont besoin de d’identifier et reconnaître leurs talents, leurs potentiels, pour les aimer à part entière et avoir envie d’exprimer qui ils sont.

 

As-tu fait d’autres formations ?

Je me suis formée aussi à l’entrepreneuriat (c’est une formation en continu)

Dans les tous les cas, j’ai investi par moi même, sachant que j’avais pu me faire financer la formation en conseil en image auparavant.

 

Dans le cadre de ton parcours, quelles ont été les difficultés que tu as rencontrés (administratives, techniques, sociales, morales… etc) ? Et comment les as-tu surmonté ?

La principale difficulté a été d’accepter de me montrer, d’être visible, de parler de mon activité, de moi, de mon parcours. Ca a été (et reste) un très grand challenge.

 

Du coup, c’est top que tu aies accepté de répondre à mes questions;)
Est-ce que tu peux préciser en quoi est-ce un challenge pour toi ?

Ahhh en voilà une autre bonne question:)

Montrer qui je suis, ce que j’aime, ce que je fais a toujours été très difficile.

Parler devant un groupe ? Le big big challenge depuis petite. Depuis environ 1 an, je progresse sur ce plan là, je passe à l’action, je nettoie des croyances vraiment limitantes. C’est tout un enchaînement de croyances liées à mon manque d’estime de moi même, à la peur d’être jugée, critiquée, rejetée. C’est très formateur d’avoir à travailler ces aspects là du métier.

Encore la preuve que entrepreneuriat est une formidable opportunité de grandir personnellement.

Ce qui m’a permis de dépasser ma peur d’être vue, c’est la joie. L’enthousiasme est plus fort que la peur. Ca n’a pas été facile, ça a commencé par un 1er post, puis un 2è, puis une vidéo, etc…
A chaque nouvelle action de visibilité ou de communication, je grandis. J’y prends même du plaisir, surtout que c’est fait avec le cœur. De toutes façons, je ne peux pas faire d’actions qui ne vienne pas du cœur, de l’intuition, du désir profond de faire.
La deuxième grande difficulté pour moi, c’est d’adopter, de vivre, et de ressentir d’état d’esprit de l’entrepreneur, du chef d’entreprise. C’est encore en chemin. J’aime ce que je fais, mais être un chef d’entreprise me demande de grands efforts et encore pas mal d’apprentissage.

 

J’aimerais savoir ce que tu mets derrière « chef d’entreprise ».
Quel type d’effort cela te demande ?

C’est d’abord la personne qui a la vision, le cap pour l’entreprise. Ca a été ma vraie première difficulté.
Avoir une vision d’avenir à 1 an, 3 ans et 5 ans par exemple, pour ma vie personnelle et professionnelle n’était pas du tout facile ni naturel.
Prendre des décisions, et les bonnes si possible, est aussi un challenge. J’ai du mal à exclure des options, des possibilités.

C’est aussi savoir prendre régulièrement du recul, sortir la tête du guidon, pour redéfinir les objectifs qui justement orientent ensuite les choix.

Et c’est aussi toute la gestion administrative et financière qui là encore me demandent un gros effort, je n’aime pas cet aspect là.
C’est enfin une façon de considérer mon activité : je sais très bien que le rôle du chef d’entreprise est de s’assurer de la pérennité de l’entreprise, de sa rentabilité, alors que pour le moment je suis très orientée client, et je ne suis pas assez focalisée sur ces objectifs là.
Pour surmonter ma tendance à procrastiner, je m’inspire, je lis, et je sais que si je veux aider les autres et vivre de ce que j’aime faire, je dois mettre en place les actions pour pérenniser mon entreprise.

 

Est-ce que tu as été accompagnée ponctuellement, ou sur la durée, dans le cadre de tes démarches ?
Si oui, en quoi cela t’a aidé ?

Oui, je crois beaucoup au bienfait d’être accompagnée.

Je m’inspire beaucoup également de certaines personnes que je suis sur le web, comme Flora Douville par exemple.
Avant de me lancer, j’ai intégré un mastermind d’entrepreneurs (groupe de réflexion et de coaching), que menait un des coachs français que j’aime beaucoup pour sa pertinence et sa philosophie, Nicolas Gétin.
J’ai également la chance d’être accompagnée par une thérapeute/mentor, qui me suit dans mon évolution personnelle et professionnelle, les deux étant intimement liés.

Et je vais continuer à me faire coacher, c’est pour moi la meilleure façon d’avancer avec clarté et justesse, mais aussi d’apporter le plus de valeur possible à mes clients.

 

Qu’est-ce qui te plaît le plus dans la vie professionnelle que tu mènes aujourd’hui ?

Toutes mes journées me plaisent, je suis heureuse de travailler chaque jour.
Chaque lundi est joyeux, chaque retour de vacances est joyeux. Rien que ça, c’est nouveau, et c’est magique.
J’aime apporter de la valeur à mes clients.
J’aime partager les moments intenses de transformation avec eux.
J’aime mes défis.
J’aime avant tout ma liberté.
J’aime me voir grandir, évoluer.

J’aime l’idée que rien n’est écrit, que tout est possible. Même si c’est vertigineux et inconfortable.

Entreprendre est une formidable opportunité de grandir et d’évoluer, tout comme avoir des enfants.

 

Etre entrepreneur, cela signifie quoi pour toi aujourd’hui?

Etre responsable de moi,
Etre créatrice de ma vie,
Créer de la valeur, toujours et encore,
Apporter au monde mes talents,
Etre libre et faire des choix.

 

Si c’était à refaire, tu referais tout pareil ?

Je crois que oui. Je ne regrette rien du tout.

Je n’attendrais peut être pas si longtemps pour choisir de vivre une vie qui me ressemble davantage.

 

Quels sont les prochains défis que tu souhaites relever ?

Agir pour être plus visible.
Identifier la stratégie marketing qui me correspond vraiment et qui me permette de rester motivée sur le long terme.
Pour cela, oser tester des choses et oser me planter pour mieux rebondir et affiner.

J’ai également un rêve, un projet en tête : créer un voyage initiatique au Maroc et faire vivre aux personnes des moments d’intensité et de grâce, pendant lesquels ils se reconnectent à la nature, à leurs corps, à leur ressentis profonds, à leur personnalité, dans un cadre qui leur permet de contacter ça.

Pour avoir vécu l’expérience du désert et du Maroc, il y a la-bas une énergie particulière, et je veux partager cela, que chaque personne puisse vivre une telle intensité de connexion à soi, en y apportant ma couleur, par le biais des énergies, des tissus, de leurs couleurs, leurs matières et leurs formes.

Super projet !! Hâte de voir cela se concrétiser;)

 

As-tu un conseil, une citation, à nous partager ?

Citations que m’a répétées mon coach, et qui m’aident à tracer ma route :

  • Nous sommes tous souverains de ce qui se passe pour nous mêmes (personne d’autre n’a de pouvoir sur soi).
  • Tout est un choix. Un non choix est également un choix.
  • Echouer est dur. Réussir est dur. Choisis ton dur.

 

Un grand merci Nadine de t’être livrée et d’avoir pris le temps de partager ton expérience avec moi, avec nous 😉

Pour retrouver Nadine, c’est par ici : https://www.nadinebillere.fr/
Sur sa page Facebook Habille ta personnalité

 

Crédit photo de couverture : Steve Johnson on Unsplash