Fin 2017 je rencontre Aurore, au cours d’un café entre entrepreneures.

L’énergie qui se dégageait d’elle, mais aussi son activité qui m’intriguait, me donna envie de la revoir (oui je suis très curieuse!) pour mieux la connaître et vous faire découvrir son activité, son engagement, et sa vision.

Depuis Aurore a intégré Les Etincelles – le réseau intimiste et créateur de rencontres, créé en octobre dernier à Paris (j’en parle dans une interview ici).

 

1 – Est-ce que tu peux te présenter à nos lecteurs et nous parler de ton parcours professionnel avant de créer ton entreprise ?

Hello ! Je m’appelle Aurore Kennis, je suis coach et hypnologue spécialisée en psycho-nutrition. Avant cela j’étais ingénieur des ventes grands projets dans l’industrie. Ça peut paraître surprenant mais c’est en fait une suite logique. J’ai commencé par étudier la psychologie, et une fois diplômée je voulais compléter ma formation par une approche plus pratique et orientée business. J’avais déjà en tête d’être coach à terme, mais beaucoup plus tard. Je voulais d’abord intégrer une grande entreprise. J’ai donc bossé environ 7 ans dans des grosses boîtes de la banque, du bâtiment et de l’immobilier et je me suis éclatée, mais je sentais qu’il fallait que je remette du sens dans ce que je faisais.

Alors je suis revenue à mes premières amours : la relation d’aide.

En accord avec mon entreprise j’ai quitté mon job, je me suis inscrite à Pôle Emploi et pendant ce temps je me suis formée activement. J’ai passé une certification de coach, et de maître praticien en hypnose et en bioénergie, puis je me suis installée en tant que micro-entrepreneur.

Je consultais en tant que coach et hypnologue en cabinet, en entreprise, et même à domicile !

Au début, tu ne cadres pas vraiment ton activité, t’as besoin de te développer et de pratiquer. Je n’étais pas encore spécialisée, je traitais autant de sujets professionnels que personnels. Mais dans le fond je savais que je voulais me tourner vers les dépendances alimentaires et les troubles de l’image corporelle car c’était mon histoire de vie, j’en avais l’expertise, et je voulais aider les autres à s’en sortir aussi.

 

2 – Peux-tu nous raconter comment tu en es venue à te lancer en tant qu’entrepreneure ? Est-ce qu’il y a eu un moment clé dans ton parcours pro que tu identifies comme déclic ?

Clairement !

Je me souviens d’une anecdote : Je commençais un peu à tourner en rond dans mon job. Ca me faisait moins rêver et je ne voyais pas de perspectives d’évolution à court terme. Alors j’ai cherché ailleurs.

Et lors d’un rendez-vous dans un cabinet de recrutement, j’ai été reçue par une coach certifiée qui m’a dit « Aurore, plutôt que de repartir sur un poste de responsable des ventes, pourquoi ne pas enfin vous tourner vers le coaching ? ». J’ai arrêté de bosser quelques semaines après (rires). Je m’étais toujours dit que c’était trop tôt, que les coaches devaient avoir une cinquantaine d’années et un peu de bouteille, mais je suis revenue de cette idée.

 

3 – Ton activité a évolué depuis que tu as commencé. Peux-tu nous en dire plus sur les changements que tu as opéré et pour quelles raisons as-tu mené ces changements ?

Je me suis longuement spécialisée en psycho-nutrition, c’est-à-dire à l’impact des émotions, de notre histoire personnelle et de nos croyances sur notre façon de manger. Et en parallèle, je me suis formée au web entreprenariat auprès de diverses « figures » dans ce domaine.

Je sentais que j’avais besoin de toucher beaucoup plus de personnes que pendant mes rendez-vous en face à face avec mes clientes. J’adorais mon nouveau boulot, mais je me sentais limitée alors que mon ambition était très grande. Le web m’a donc semblé être le meilleur moyen de répandre mon message sur la relation au corps et à la nourriture chez les femmes. J’ai juste mis énormément de temps à savoir exactement comment j’allais le faire. Perfectionnisme, quand tu nous tiens !

Mon entreprise a changé de nom 3 fois, et j’ai peiné à accepter l’idée de sortir de ma tanière pour me montrer ailleurs qu’en vase clos. Et puis je suis toujours plus douée pour faire briller les autres (rire). J’avais besoin de me sentir alignée avec mon activité. Depuis quelques mois, Mangeuse Libre fonctionne bien en cabinet, je souhaite donc accélérer son développement en vendant aussi mes programmes en ligne.

 

4 – Comment décrirais-tu ton métier aujourd’hui ? Comment en es-tu venue à ce choix ?

Etais-ce une évidence ?

Je suis captivée par le fait d’aider les autres, et en particulier sur un sujet aussi sensible que les troubles du comportement alimentaire et de l’image de soi, et je souhaite aider bien plus de femmes car elles sont très nombreuses à être concernées.

Mon métier aujourd’hui se résume à une chose : Je n’ai plus le sentiment de travailler car je fais quelque chose que j’aime vraiment. Cliché, mais vrai.

Disons que c’était une évidence cachée. Je sens que Mangeuse Libre est une première étape vers quelque chose de plus grand qui sera sans doute porté par mes podcasts et ma newsletter quotidienne. Accompagner les femmes (et de plus en plus d’hommes) dépendantes à la nourriture pour qu’elles puissent se libérer de cette emprise et s’aimer à nouveau, c’est déjà une sacrée étape.

 

5 – As-tu eu besoin de te former ? Si oui, dans quel domaine ? As-tu pu te faire financer tes différentes formations ou as-tu investi par toi-même ?

Je me suis en effet formée pendant un an au coaching professionnel et personnel pour obtenir la certification d’Etat. Grâce à de nombreux échanges avec eux, Pôle Emploi a pris en charge l’intégralité de la formation, ce qui s’est avéré être une grande chance.

Et je me suis également formée à mes frais à l’hypnose ericksonienne et à la bioénergie dans deux bonnes écoles la même année.

Et enfin, par moi-même avec des bouquins, des conférences et les mentors que j’ai eu l’opportunité de rencontrer.

 

6 – Dans le cadre de ton parcours, quelles ont été les difficultés que tu as rencontrées (administratives, techniques, sociales, morales… etc) ? Et comment les as-tu surmontées ?

Comme certains hommes politiques dont je tairai le nom : J’ai une phobie administrative (rire).

Passer de salariée à indépendante inscrite en parallèle à Pôle Emploi : C’est une gymnastique très formatrice. Nous sommes des profils un peu hybrides et administrativement il faut vraiment être très rigoureux pour éviter d’être radié ou de se faire redresser par l’URSSAF. C’a été plus simple lorsque je n’ai plus été inscrite à Pôle Emploi parce que j’avais déjà les réflexes administratifs de base que tout entrepreneur doit avoir.

Quand on est à son compte, on devient son propre parent. On a droit à l’erreur, mais les erreurs peuvent être coûteuses. Mieux vaut ne pas hésiter à se faire conseiller par un pro, et-ou par un proche qui s’y connaît. Idem pour ce qui est de s’immatriculer et de choisir le meilleur statut pour soi en fonction de sa situation personnelle.

Pour ce qui est de la technique, j’ai tenu à me former au blogging pour savoir créer et gérer mon site internet de manière autonome autant que possible. Du reste, j’ai toujours un bon ami informaticien dans les parages !

Et moralement… J’ai eu la chance d’être comprise et soutenue par la majorité des personnes qui m’entourent. C’est très important, surtout lorsqu’on est assailli par le doute à certains moments, de se sentir épaulé, voir guidé sur de nouveaux rails.

Je remarque que j’ai tendance à être assez solitaire. Or, s’il est bon de ne pas écouter tous les avis, il est important de rester en contact avec le monde extérieur et notamment avec d’autres entrepreneurs. Nous avons de nombreux sujets communs.

 

7 – Est-ce que tu as été accompagnée ponctuellement, ou sur la durée, dans le cadre de tes démarches, par une structure ou par un professionnel indépendant ? Si oui, en quoi cela t’a aidé ?

J’ai rejoint deux incubateurs de web entrepreneurs pendant une année, ainsi que des groupes de discussion autour du business, dans lesquels je suis encore aujourd’hui pour certains d’entre eux. Je pense aux Etincelles que tu animes, ou encore à une association de coaches que j’ai co-créée avec ma promotion d’école.

Ça m’a montré que réussir était possible, et surtout j’ai compris comment le faire.

Ensuite, ce qui m’a surtout aidée c’est de côtoyer des amis et de la famille, eux-mêmes entrepreneurs. Mon frère par exemple. Nous avons commencé ensemble sur deux thématiques différentes, et nous nous soutenons beaucoup. Mon père également, indépendant depuis de nombreuses années.

 

8 – Qu’est-ce qui te plaît le plus dans la vie professionnelle que tu mènes aujourd’hui ?

La liberté ! Je gère mon temps comme je l’entends, et je peux très bien décider de travailler comme une acharnée un jour (parce que c’est une passion), puis prendre un long week-end ensuite pour rendre visite à ma famille à l’autre bout de la France sans avoir à demander la permission.

Le fait également de faire plusieurs métiers en un : Je ne suis pas que coach et hypnologue. Je suis animatrice, rédactrice web, interviewer, etc. L’entreprenariat permet d’inventer son métier et d’assumer les différentes facettes de ses compétences.

Et enfin, l’objectif d’une totale indépendance financière. Le fait de créer mes propres revenus.

 

9 – Etre entrepreneure, quelle signification ça a pour toi ?

Etre libre.

J’imagine que le nom « Mangeuse Libre » ne sort pas d’un chapeau…

 

10 – Si c’était à refaire, tu referais tout pareil ?

Euh… non ! Pas tout non.

Je n’attendrais pas que tout soit parfait pour me lancer. Je tenterai des choses, pour ensuite réajuster en cours de route. J’aurais perdu beaucoup moins de temps si j’avais fonctionné comme ça.

Je pense aussi que je me ferai accompagner sur la prise de parole en public et en vidéo, de manière à oser me montrer plus facilement. Ce qui a été (et est encore un peu) l’un de mes principaux freins. Je réalise que je suis introvertie alors que j’étais convaincue du contraire ! → Bienvenue au club ! 😉

Pour le reste : je ne changerai pas une virgule. J’ai compris que devenir entrepreneur prenait du temps, que c’est avant tout un travail sur soi, et que ce n’est pas parce qu’on arrête le salariat qu’on est entrepreneur. Je ne sais plus qui disait « on ne naît pas entrepreneur, on le devient ». Tous les entrepreneurs, sans doute (rire).

 

11 – Quels sont les prochains défis que tu souhaites relever ?

Me montrer au grand jour ! Si je veux aider un maximum de femmes à quitter la dépendance alimentaire et à prendre confiance en leur corps, il faut que j’arrête d’agir en sous-marin. En plus mon frère m’a mise au défi de sortir mes premières publications avant mars prochain. Une promesse est une promesse ! → Promesse tenue, pour t’abonner à la newsletter quotidienne, clique ici

 

12 – Un conseil, une citation, à nous partager ?

« Ma petite entreprise, connaît pas la crise ». Je suis fan de Bashung 😉

 

Pour retrouver Aurore
MangeuseLibre.fr
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